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Perplexity : miroir miroir, qui est le plus intelligent ?

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Dans le tourbillon des avancées technologiques du moment qui alimentent les passions et les inquiétudes, on retrouve les intelligences artificielles. Elles promettent un avenir où l’information est analysée à une échelle encore plus grande et une vitesse encore plus importante, pour des applications concrètes dans d’innombrables domaines de la vie en société. Une branche de cette technologie s’applique à concevoir des logiciels permettant de partager ses interrogations dans pratiquement tous les domaines, et de recevoir une réponse pertinente grâce à un brassage massif et instantané des données contenus dans le monde numérique. Le géant de cette branche se trouve être l’entreprise OpenAi, avec son agent conversationnel ChatGPT. D’anciens ingénieurs de l’entreprise se sont associés avec leurs pairs issus de Meta, Qora et Databrick pour fonder en 2022 un nouveau logiciel concurrent : Perplexity. À la fois moteur de recherche et boîte de discussion, Perplexity utilise l’IA à la manière du populaire ChatGPT pour apporter des résultats en fonction des requête, à l’exception d’un détail. Là où les autres logiciels ne citent jamais leurs sources (ce qui peut parfois causer des réponses dignes de confiance en apparence, mais en réalité très aléatoires, obscures voire fausses), Perplexity permet à chaque utilisateur de vérifier par lui-même les réponses obtenues grâce à l’ajout des notes de bas de page à chaque phrase indiquant la source d’où l’information a été obtenue.

L’entreprise s’est récemment engagée dans un travail de refonte de son identité visuelle suite à une forte croissance. Avec ses 2 millions d’utilisateurs actifs mensuels, il était important pour la marque d’adopter une image sobre et impactante, dans la continuité de ses précédents accomplissements. C’est pour cette raison que le nouveau logo emprunte pas mal de similitudes à l’ancien, avec plusieurs subtilités. Le caractère typographique choisi est plus généreux dans ses proportions, offrant une lisibilité plus importante à échelle réduite. Les pleins et les déliés laissent apparaitre des contre-formes singulières, hommages aux pièges à encre caractéristique de certaines polices de caractères conçues pour l’impression dans les petites tailles. Un dernier détail renforce le lien de la marque à son activité : l’absence de lettre capitale. Ce choix est justifié par une référence à l’usage régulier des moteurs de recherche : dans l’immédiateté de l’action, les utilisateurs ne mettent que très rarement une capitale pour commencer leur requête.

Un nouveau signe enrichit l’identité, une forme laissant apparaître à la fois un astérisque (en référence aux notes de bas de page), un curseur, un livre ouvert et des fenêtres qui se croisent. Le résultat invite à la découverte des savoirs dont regorge internet, une découverte facilitée par l’outil Perplexity. La palette chromatique de l’identité est plutôt froide, avec un camaïeu de bleus rehaussé de quelques teintes secondaires rabattues. Justement, cette palette dynamise véritablement l’identité… quand elle n’est pas utilisée. Voilà le symptôme d’un problème majeur de cette refonte : le manque de cohérence. Les visuels les plus évocateurs sont permis par une iconographie incarnée et sensible, placardée en pleine page avec le logo en fond de page. Lorsque cette iconographie disparaît, c’est toute l’identité qui s’effrite et se disperse.

Commençons le bilan. Les couleurs sombres attristent les livrets, les tot bags, les cartes de visites et autres carrousels pour réseaux sociaux. L’insertion de motifs datés vient en décalage de la grille orthogonale utilisée pour certains visuels destinés aux médias numériques. Un autre recoin du terrain de jeu graphique Perplexity se trouve dans un poster combinant plusieurs références obscures et visuellement en décalage pour promouvoir la marque de manière ludique.

Et comme cela ne suffisait pas, on retrouve un autre motif reprenant « monsieur Intelligence Artificiel », un composant électronique avec un visage « mignon » sur des tons pastels. Après tout, pourquoi pas ? L’animation du logo en volume achève la cohérence de l’identité visuelle avec un traitement graphique archaïque (un effet de transparence bleu), digne de l’iconographie des premiers balbutiements d’internet au début des années 2000 (il faut tout de même souligner la qualité appréciable du travail en motion design pour ce dernier).

Cet éclectisme est justifié par la marque comme une référence au pluralisme des contenus que l’on trouve sur Internet, mais risque probablement de desservir l’image de la marque à long terme. Identifier la communication de la marque devient difficile à partir du moment où chaque visuel exprime une information avec un langage graphique différent. Un principe essentiel, que Perplexity a décidé de rompre, à ses risques et périls.

Conception : Smith and Diction

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