De haut de sa colline, un édifice trône sur le paysage médiéval de Norwich depuis près de mille ans. Le Château de Norwich a été bâti en 1067 par le très célèbre Guillaume le conquérant et a eu de multiples fonctions à travers les âges. Tantôt fortification, palais royale ou prison, ce monument est reconnu comme l’un des sites historiques les plus importants du pays. Il sert aujourd’hui de musée et de galerie d’art accueillant plusieurs centaines de milliers de visiteurs par an.
Actuellement en plein milieu d’importants travaux de rénovation à hauteur de 13 millions de livres, le château a sollicité le studio local de design The Click pour soutenir la transition numérique du monument historique, à travers la conception d’une nouvelle identité de marque. Pour nourrir cette recherche, les équipes de design se sont adressés directement aux visiteurs pour définir leur perception de l’édifice. En quelques secondes, les visiteurs ont été invités à dessiner le château de mémoire sur un post-it. Le résultat de cette expérience a révélé que la forme cubique est une caractéristique hautement identifiante du donjon normand.
Le nouveau logo du Château de Norwich repose sur la forme carrée. Il s’émancipe de la silhouette en flat design utilisée jusqu’à présent, pour proposer une version résolument épurée de la forme du bâtiment. L’élément qui apporte singularité au logo est le crénelage sur la partie supérieure, comprenant exactement neuf merlons — partie pleine entre deux créneaux — comme sur la façade du château. Finies les couleurs criardes de bleu et orange, le nouveau logo arbore une teinte beige comme une référence directe à la pierre qui constitue le bâtiment. Le texte du logo est réduit à son simple nom, composé en Franklin Gothic URW (Linotype), un caractère typographique grotesque un peu plus épais que l’ancien logo et désormais intégré sur l’ensemble de l’identité visuelle. Au besoin, la signature « Museum & Art Gallery » peut soutenir le logo principal dans un bloc juxtaposé. Cette signature change en fonction des services proposés : évènementiel, contenu éducatif ou encore parties spécifiques du château. Ce choix apporte de la clarté dans les multiples casquettes portées par le monument.
Le système visuel repose entièrement sur une grille de neuf colonnes. Chacun des supports respecte cette grille ; les textes sont composés en Franklin Gothic URW hiérarchisés selon plusieurs corps de textes, tout en conservant la même graisse. Certaines expositions font exception où le nom est composé dans une police différente, uniquement pour le titre — une liberté créative qui permet au système de s’adapter en fonction du contexte. L’iconographie choisie intègre principalement des tableaux et des objets de la collection du musée, qui cohabitent avec les textes sur des surfaces équivalentes et séparées par un crénelage. Un ensemble de couleur complémentaire rejoignent le trio noir/blanc/beige utilisée avec parcimonie en fonction des supports : bleu clair, jaune chaleureux, orange clair, rose pâle, rouge incarnat, vert kaki, turquoise et violet sombre. Ces complémentaires sont relativement éteintes, rabattues, et correspondent à l’univers de l’imprimé, ce qui semble ne pas correspondre à la volonté première de l’organisation du château d’investir les médias numériques. Elles donnent néanmoins la possibilité à la marque de s’exprimer par la couleur en équilibre avec la colorimétrie des œuvres exposées dans le musée.
Le travail de refonte du Château de Norwich a fait émerger une identité visuelle singulière avec une approche résolument fonctionnelle. Le choix de l’épure visuelle vient mettre en avant les oeuvres du musée, tout en permettant d’identifier immédiatement la provenance du message grâce au crénelage. Certains reprocheront la ressemblance du signe Norwich Castle avec l’archétype du calendrier, mais n’auront alors pas le recul nécessaire pour comprendre l’étendue et la capacité d’adaptation du travail de l’agence The Click.
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