Une nouvelle compagnie aérienne qui n’en porte ni le nom, ni le logo.
Issue d’une joint venture entre Singapore Airlines et Tata sons (Tata Group), Vistara a tablé sur une identité soignée qui convoque visuellement l’esprit de l’Inde par un graphisme traditionnel, assez proche du folklorisme pour les autochtones.
Conventionnellement, les compagnies aériennes portent dans leur nom leur fonction ce qui aurait pu donner classiquement « air vistara », de manière plus directe « go vistara » ou encore plus bon marché « jet vistara ».
Or, il n’en est rien.
Conjointement, la morphologie des logos de compagnies aériennes épouse bien souvent l’horizontalité du fuselage de l’avion de telle sorte qu’une fois inscrite sur l’appareil, elle puisse bénéficier d’un espace vital maximal et par là même, être lisible de loin.
Ce n’est pas non plus le cas.
Aussi, pourrions-nous être face à l’identité visuelle d’un institut de massages, d’un restaurant, d’un professeur de sanskrit, c’est finalement une compagnie aérienne.
Le pari est osé, l’agence Brand Union, à l’origine du design, a misé sur le caractère prestigieux de l’identité avec un pourpre profond, d’un emblème évidemment dérivé d’un yantra, d’un nom défonctionnalisé et naturellement significatif en Sanskrit « espace infini ».
Il est à noter qu’au regard de la récente polémique sur le tee shirt à l’étoile juive de Zara, la compagnie aérienne n’est pas à l’abri d’être critiquée lorsque son symbole visuel s’affiche sans le fond pourpre, comme sur l’avion ci-dessous.
Ne confondons pas tout : ici, le symbole même sans son fond pourpre est de couleur dorée, loin d’un jaune « moutarde ». Même si le motif en soit ressemble à une étoile, il s’apparente d’abord à des visuels culturels indiens et le fait qu’il ne soit pas « plein » ne donne aucun lien avec l’étoile jaune et donc la polémique autour de Zara.
Si vraiment on veut pousser à l’extrême, on pourrait aussi déclencher une polémique autour du packaging des sachets de thé Twinings, où apparaissent plein de petites svastikas.
Invoquer la polémique Zara est en effet totalement absurde ici… à moins qu’il ne s’agisse d’opportunisme.