A partir du 1er janvier 2015, obligation sera faite aux traiteurs et restaurateurs d’apposer ou de dessiner, sur tout leur support de communication, cartes, menus, site web, les produits qui ont été élaborés sur place à base de produits bruts via le logo « fait maison », une identité justement faite maison, au Ministère de l’Économie.
Le ministère de l’économie entend ainsi valoriser la gastronomie française à travers un processus déclaré « simple« . En effet, l’identité visuelle ressemble davantage à un pictogramme qu’à un logo. Il est construit basiquement, facilement compréhensible par la conjugaison des représentations de la casserole et du toit. Il ne nécessite pas de savoir lire, existe juste en noir et blanc et ne développe pas de personnalité particulière, probablement pour mieux s’intégrer à la variété d’identités visuelles des 135 000 restaurateurs et traiteurs susceptibles d’être concernés. Naturellement, les critères qui permettent de l’apposer génèrent d’ores et déjà des polémiques (voir l’article de la Tribune sur le fake maison).
A la lecture de la charte, le manuel ne dit pas si ce simple pictogramme pourra être stylisé selon l’univers visuel des différentes enseignes et marques. Charge aux restaurateurs de réimprimer ou d’ajouter le picto a la mano. C’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui vérifiera à posteriori, dans le cadre de ses missions habituelles.
Selon le décret, « la mention « fait maison » valorise les plats cuisinés entièrement sur place à partir de produits bruts ou de produits traditionnels de cuisine. Les plats « faits maison » seront mis en valeur sur les cartes, les menus et les autres supports d’information à l’aide d’une mention ou d’un logo défini par arrêté du ministre du commerce« .
Du décret jusqu’au au logo, cette mesure est une vaste blague.
Ton com aussi est une vaste blague.
Ce logo répond à une fonction essentielle: être rapidement identifiable. Chapeau !
Nous avions fait plancher nos étudiants de BTS Design Graphique sur ce projet et ce logo final est plutôt de belle facture. Nous avions conclu qu’il s’agirait certainement d’un signe simple, genre mot-image alliant une flèche et une maison. La performance a été de réussir à faire un symbole sans texte qui conjugue en plus l’aspect « cuisine ». Bravo ! Ce symbole pourra facilement être reproductible « à la main » par les restaurateurs, comme apprit à le faire les gens avec l’arombase. Pour ce qui est du bienfondé de ce label, c’est une autre histoire. Si l’on ne parle que de sémiotique graphique et de Design, je trouve cela plutôt réussi. Pascal DESBLED. Designer / Professeur / Dir. Com