France

Le branding à 400 000€ de Jean-Paul Huchon

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D’après Le Canard Enchaîné, la région disposait déjà d’un logo mais « Jean-Paul Huchon en voulait un second ». Etalage de dépenses : l’agence Equancy structure le projet pour 108 000€, ViaVoice a mené une étude pour 44 000€, un site internet dédié est conçu pour 58 000€, le logo seul s’élève à 70 000€ etc. Et le Canard enchaîné semble dubitatif non pas sur les moyens mis en oeuvre par ces agences pour mener leur mission mais sur les résultats. En effet, on y apprend que « la région est une grande capitale politique », « la première destination touristique mondiale, dotée d’un art de vivre unique, universellement connu et reconnu ». Le logo aurait du être présenté le 2 juillet mais les partenaires et la Mairie de Paris font désormais la fine bouche, il craignent le tollé et reportent la présentation et donc l’utilisation de tous ces nouveaux outils en 2014, date des élections municipales.

Le nouveau logo fonctionne tel un rébus : il se compose de 8 batons colorés « pour autant de départements en Ile de France » dessinant « en creux les contours de la Tour Eiffel ». Il s’accompagne d’une incongrue signature en anglais : « source of inspiration ».

Merci au bureau créatif les Barbus de nous avoir fait passer l’info.

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7 commentaires

  1. Graphiste

    Je le trouve très bien ce logo!
    La recherche et la communication ont un prix.
    Ok c’est peut-etre pas la meilleure période pour dépenser autant d’argent, et surtout dommage qu’il ne semblent pas l’utiliser.
    Ils auraient pu demander a Creads de lancer un concours et faire travailler des amateurs sur le projet, ça aurait couté moins cher ;P

  2. Amine

    Paris Region: Source of inspiration
    Wallonia: Feel inspired

  3. James

    @Graphiste
    « Ils auraient pu demander a Creads de lancer un concours et faire travailler des amateurs sur le projet, ça aurait couté moins cher ;P »

    Pardon mais un logo et spécialement une image institutionnelle est pour beaucoup le résultat d’une démarche intellectuelle… Donc d’un travail de fond.
    Faire un concours de « Mickeys » n’est certes pas une solution… quand à l’économie réalisée, si toutefois un « amateur » effectuait le travail comme un pro il mériterait la rémunération… d’un pro!
    Si je suis votre raisonnement en ce cas pourquoi ne pas généraliser le système de « l’amateurisme gratuit  » à tous les secteurs d’activité? qui songe à faire intervenir un « amateur » pour concevoir un bâtiment, une route, un réseau informatique, ou n’importe quelle étude… de plus quand on parle de « pro » on parle d’agence, d’entreprise qui réunissent des « pros » aux compétences et formations multiples… il s’agit donc d’un travail d’équipe. Pensez vous qu’un amateur seul puisse faire le travail de plusieurs personnes qualifiées dans leurs différents domaines d’expertise? Quand au tarif s’il semble élevé il est difficile d’en juger car comme vous le savez (peut-être) travailler pour une grosse institution/entreprise n’est pas la même chose que de bosser pour le charcutier du coin de votre rue… la taille de la structure génère souvent de multiples contraintes et temps passé en RDV, réunions, comités de pilotage… nécessite des études et vérifications… tout simplement un gros projet mobilise souvent une grosse équipe.
    Par conséquent je trouve que comme toujours lorsque l’on parle de « logos trop cher » dans la presse il y a toujours un relent nauséabond… véhiculé par des journalistes qui ignorent tout de notre métier et qui ne s’intéressent jamais à ce que représente effectivement la réalisation d’une telle étude… On s’excite sur les prix annoncés par les agences qui sont de toute façon présumées « coupables ».
    Enfin bref « un logo à ce prix là c’est forcément louche » semble être la posture systématique de la presse lorsque l’on parle de logo pour des institutions ou des entreprises de taille considérable. Est-ce que l’on s’émeut du prix de telle étude d’urbanisme ou de telle mission de formation qui se chiffrent parfois en chiffres à six zéros… la réponse est « non » parce que dans l’inconscient collectif ce sont des métiers « sérieux »… un logo c’est un dessin, des dessins mon petit neveux en fait de très jolis sur son Mac (sic)…
    C’est bien pour cette raison que l’annonce de ce nouveau logo est reportée… c’est parce que ce n’est pas du sérieux… dépenser autant d’argent pour cela!!
    Cette histoire en dit long sur la façon dont nos contemporains tiennent en estime nos professions.
    j’ai exercé dans d’autres pays et la situation est totalement différente. Cette « exception culturelle française » n’est pas à la gloire de notre vieille nation qui a encore du mal à voir dans ses bureau de design de dignes représentants d’un « style français » au-delà de nos frontières et surtout à prendre au sérieux des entreprises qui sont pour certaines implantés et reconnues partout dans le monde.
    Je tiens à préciser que de près ou de loin je n’ai aucuns lien avec les politiques et les institutions cités dans l’article et aucun liens non plus avec l’agence qui a réalisée cette étude… Je suis juste un « pro » qui aimerait que l’on regarde sa profession avec un peu plus de considération et d’objectivité.
    Cordiales salutations

  4. James

    PS. Par ailleurs je ne suis pas fan de ce logo mais au fond ce n’est même pas la question. ;-))

  5. Abara Zzam

    400 000 €,
    je suis graphiste et illustrateur je n’ai pas le même « talent » que l’agence qui a décroché la timbale mais qd même…
    400 000€
    comme l’anpe, le pole emploi, la poste, edf, la sncf etc…
    je pense que les premier a critiquer le service publique sont les premiers a se goinfrer …

  6. Tedrass

    Le métier changerait il à ce point?
    Les agences n’ont elles plus du tout d’idée, plus de culture de marque? Mais ou se cache la déontologie?

    Pomper le logo développé en 2010 par Saguez pour Nocibé, une petite arnaque?
    On demande tout de même à une identité d’être unique… surtout pour 70K€.

    Cependant, elle n’a pas du prendre bcp de temps de dév…

    Alors, efficace… ou pitoyable? A vous de juger.

  7. cpagrave

    @James

    Arrête avec ta critique sur la « vision française », tu vas nous faire pleurer…

    Tu parles d’études en urbanisme, ça tombe bien moi j’y bosse en urbanisme et j’exerce un métier proche du tien. J’ai réalisé un atlas composé d’une trentaine de cartes au format A3 pour une interco pour un appel d’offres à 30 000 euros. Et c’est loin de les valoir et de valoir le temps passé dessus…

    Alors cause toujours mais quand tu seras capable d’expliquer la quantité de travail qui justifie 400 000 euros pour un logo je suis toute ouïe…

    Graphiste c’est un métier sérieux on est d’accord, mais ça ce n’est pas une pratique sérieuse. Et oui mon petit cousin aurait pu faire pareil voire mieux. Parce que c’est quoi le travail qui a été réalisé là ?

    Donc on a :
    – Un logo qui doit être tourné vers l’international : donc faut prendre un symbole qui parle aussi au chinois qu’au finlandais. Tiens la Tour Eiffel, original non ?
    – La région Ile-de-France : 8 départements qui doivent apparaître sur le logo : on déclinera donc un symbole 8 fois
    = la tour Eiffel et 8 bandelettes qui rayonne.

    Moi je dis bravo ! Pour pondre ça faut pas plus que quelques jours de boulot pur, ou alors on a affaire à des créa qui n’en ont que le nom… Ok les élus pinaillent sans cesse, les graphistes ont du participer à 100 réunions, changer 35 fois la couleur des bandelettes… Ok, argument recevable. Mais j’arrive toujours pas à 400 000 euros…

    Donc oui graphiste c’est un métier sérieux, mais pas toujours… On pourrait aussi regarder les logos créés pour les intercommunalités qui sont tous vert et bleu avec à chaque fois le même discours à deux balles des « communicants » sur la nature, le cadre de vie etc. Je sais bien que les graphistes sont souvent aussi prisonniers des exigences du client mais quand même…

    En dehors de ces cas qui ne sont pas à mettre aux crédits des graphistes, c’est pas en général le travail graphique en tant que tel qui est critiqué mais le plus souvent les pratiques tarifaires de sa boîte, et disons le tout net la plupart du temps à cause du copinage entre la boîte de com’ et la collectivité…

    Donc à mon sens tu choisis mal ton exemple pour défendre ta profession.

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