Le 5 octobre dernier, le festival d’Avignon lance un appel d’offre auprès de spécialistes de la communication afin de réaliser la refonte de leur identité graphique.
La demande nécessite la création d’une identité visuelle complète comprenant la réalisation d’une typographie, des éléments graphiques, des pages de programmes pour le site internet, des visuels pour les posts sur les réseaux sociaux et des pictogrammes. Soit de nombreuses heures de travail… sans rémunération.
Seulement voilà, au-delà de l’absence de gratification, cet appel d’offre met en concurrence des graphistes indépendants, des débutants et des grosses structures. Au-delà de l’évidente perte de temps et d’argent qu’implique un si grand nombre de participations, cette pratique n’est pas équitable, puisque les différents types de participants ne disposent pas des mêmes moyens. Une grosse structure aura donc tendance à être privilégiée lors de la sélection, celle-ci disposant de plus de personnel, donc de temps de travail sur le projet, mais aussi de moyen, de références, etc.
L’AGI (Alliance Graphique Internationale), s’est emparée du sujet pour préparer un courrier de protestations. Le groupe Facebook Marchés Publics Équitables à lui aussi fait parler du sujet en rédigeant une pétition, ayant déjà reçue 1600 signatures. Selon ce groupe, le Festival d’Avignon a manqué aux règles de publicité et de mise en concurrence et leur reproche une violation du principe d’égalité de traitement entre les candidats et de libre accès à la commande publique.
La direction du festival d’Avignon s’est défendue de proposer des opportunités à un maximum de participants intéressés par le projet. Afin de résoudre ce problème, le festival a décidé de changer de méthode de sélection. Cette dernière se fera dorénavant en deux étapes, en commençant par une présélection sur le book et la lettre de moetivation des participants. Un choix sera fait pour ne garder que quelques finalistes, qui seront rémunérés pour leur proposition.
Une révision de sa façon de procéder qui aura su apaiser les tensions entre les créatifs et la direction du festival.
